Williers

Histoire du village

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La commune a toujours porté le même nom, mais l'orthographe a varié au cours des siècles. Willare, Vuiliers, Wuilliers, Willieres puis enfin Williers depuis au moins l'époque révolutionnaire.

Williers a sans doute appartenu au pagus evodiensis puis aux comtés d'Yvois et de Chiny et au duché de Luxembourg.

Le village a suivi ensuite le sort des autres localités du Pays d'Yvois et a été rattaché à la France en 1659. Jusqu'à la Révolution, Williers appartint au duché et bailliage de Carignan, lequel relevait directement du Parlement de Metz.

Si nous en croyons A. Hannedouche, pour une raison inexpliquée, Williers aurait observé la coutume de Vitry alors que la majorité des localités du pays d'Yvois suivait celle de Luxembourg dite plus tard de Thionville.

La voie romaine de Reims à Trèves, venant de Carignan et se dirigeant vers Arlon, passait au pied de l'éperon sur lequel est bâti Williers. En contrebas, à Chameleux, en territoire aujourd'hui belge, ont été dégagés les vestiges d'un important relais routier dont on peu visiter les fouilles. A Williers même, à gauche en entrant dans le village, existent encore les restes d'un mur très solide, vestige d'une ancienne forteresse. Il s'agit sans doute là des restes d'une muraille qui barrait l'entrée du village et qui serait celtique ou gallo-romaine. Williers devenait alors un éperon barré. Par ailleurs, de très nombreuses monnaies romaines ont été trouvées sur le site, il s'agit principalement de pièces du IIIe siècle. Pour l'archéologue belge J. Mertens, Williers fut au Bas-Empire un point stratégique de premier ordre, mais il serait nécessaire d'y entreprendre un programme de fouilles sérieuses.

Selon A. Hannedouche (voir plus bas bibliographie), Williers aurait été, sous le nom de Willare, une villa regia à l'époque carolingienne.

Au cours du Moyen Age, le ruisseau de Williers, qui servait de limite, apparaît à plusieurs reprises dans le cartulaire d'Orval mais il n'existe pratiquement pas de renseignements sur l'histoire du village à cette époque.

1364 Foignet de Vuilliers est prévôt d'Yvois. Il était probablement seigneur de Williers avec un certain Robin de Williers.
1528 Le village de Williers est désert et ruiné, certainement à la suite de la guerre de 1521.
1531 Williers ne compte que trois feux.
1570 Les habitants n'ont pas d'église et doivent fréquenter celle de Mogues.
1575 Le curé de Williers se plaint que n'ayant pas d'église, «il est contraint de donner 20 francs au curé de Mogues pour administrer les sacrements et subvenir aux nécessités des paroissiens».
1575 Le 17 novembre, les francs-hommes de Williers participent à une revue générale qui se tient à Charbeaux.
1616 Le 25 mai, un titre confère aux habitants de Williers le droit de conduire leurs bestiaux en pâture sur une partie du territoire de Florenville. Ce parchemin se trouvait encore dans les archives de la commune en décembre 1888.
1628 Lors de la visite archidiaconale, l'église de Williers, nouvellement reconstruite, n'est pas encore consacrée.
1641 Après la prise et la destruction d'Yvois (Carignan) par les Français en 1639, les généraux Piccolomini et Beck transforment le village de Williers en camp retranché, le Fort de Vuilliers.
Les Français de M. de Sourdis s'en emparent le 9 juin 1641 « Ce fort estoit garni de remparts et parapets faits de terre et de fascines à l'épreuve du canon au milieu du Fort, y en avait un autre petit plus eslevé fait de fascines et de terre bien palissadé et fraisé ». Après sa chute, le fort est rasé et le village avec lui.
1656 Au recensement, Williers est désert et il n'en subsiste que des ruines.
1659 Williers est annexé par la France.
1662 Williers fait partie du duché de Carignan.
1703 Jean PIERRARD fonde à Williers une chapelle consacrée à Saint Raymond.
1727 Différend entre les habitants de Williers et ceux de Florenville à propos du droit de vaine pâture. Les habitants de Florenville avaient empêché les chevaux de Williers de passer sur le chemin de la Pirée. Par jugement rendu à Luxembourg le 26 juin 1727, les habitants de Florenville sont condamnés aux dépens. Ce jugement s'appuie sur la convention faite le 25 mai 1616. Là aussi le document à disparu.
1743 Un procès verbal est dressé, portant reconnaissance des limites entre Florenville et Williers, depuis la Fontaine du Taureau jusqu'au Pied Cornu des bois de Williers et de Mogues. Cette reconnaissance est effectuée par les autorités et les anciens des deux communes.
1753 L'archevêque de Trèves reçoit de nombreuses plaintes contre le curé de Williers, Pierre-François THIEDERICQ accusé d'ivrognerie et de concubinage. Ce prêtre est mis en interdit et envoyé au couvent des Récollets de Virton d'où il revient quelques mois plus tard.
1757 Le 12 novembre, délibération des habitants pour la construction d'une fontaine.
1787 Au cours de la visite archidiaconale, Williers compte 130 communiants et le curé se plaint des faibles revenus de la cure. Le suffragant ordonne des réparations dans l'église et demande à ce qu'on y installe une chaire à prêcher et un confessionnal.
1789 Williers appartient au canton de Carignan, nouvellement créé.
1792 Médard CORVISY, cordonnier à Williers, est arrêté puis envoyé à la prison du Mont-Dieu pour avoir réclamé le retour à l'ancien régime.
1870 Le village, situé à l'extrême frontière et éloigné de la voie de communication Sedan-Montmédy, a relativement peu souffert de l'invasion allemande. Les Allemands réquisitionnent à plusieurs reprises des fourrages, des grains et de l'avoine. Il en est de même pour des voitures, des chevaux et des hommes qui doivent conduire des convois allemands.
1914
1918
Dix habitants de Williers ont été tués au cours de la grande guerre.
Peu avant 1939, une maison forte est construite à Williers. En partie ruinée, ses vestiges ont été intégrés dans une maison d'habitation. On peut encore l'apercevoir sur la gauche, quand on prend la route qui descend vers Chameleux.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE

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